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Avec Meet My Mama, Donia Souad Amamra aide les femmes à devenir cheffes

Cofondatrice en 2017 de la start-up Meet My Mama, Donia Souad Amamra transforme la cuisine en levier d'insertion pour une génération de femmes cheffes, n'ayant jusqu'ici pas osé se lancer dans l'entrepreneuriat.

Donia Souad Amamra, confondatrice de Meet My Mama.
Donia Souad Amamra, confondatrice de Meet My Mama. (Alexis Vettoretti pour Les Echos Week-end)

Par Cecilia Delporte

Publié le 1 juil. 2022 à 06:04Mis à jour le 1 juil. 2022 à 06:05

Tout a démarré en 2016, lorsque j'ai rencontré Loubna Ksibi lors d'un stage : nous avons décidé de créer Mama Cook'in pour accompagner les femmes au foyer à vivre de leur savoir-faire en cuisine. Toutes les deux, nous avions justement grandi avec ces femmes qui, malgré leur talent, n'étaient jamais mises en avant. On les voit à la maison, derrière les fourneaux, mais jamais dans les grandes cuisines de chefs. Puis, un autre fondateur nous a rejointes, Youssef Oudahman, et nous avons donné vie, un an plus tard, à Meet My Mama. Notre projet s'écrit en plusieurs étapes : tout d'abord par la partie inspiration, où nous essayons de créer des déclics chez ces femmes, puis la partie formation avec la Mama Academy. C'est à la fois une école et une entreprise où se créent des parcours innovants pour permettre aux participantes, venues d'Amérique latine, du Moyen-Orient ou encore d'Europe, de devenir cheffe.

Lever les obstacles du quotidien

L'important est de réussir à les libérer de nombreux freins : le manque de confiance en soi, le fait d'être une femme dans un secteur d'homme, l'absence de réseau, de moyens financiers, les problèmes liés à la garde des enfants, aux transports, à la langue. On schématise notre projet par le biais de la pyramide de Maslow, soit une représentation de la hiérarchie des besoins. Une fois leurs besoins comblés, elles peuvent ensuite entreprendre plus sereinement. Puis, l'étape suivante est un incubateur, au sein duquel nous aidons durant un à deux ans des femmes déjà formées, chez nous ou non, à devenir traiteur. Celles-ci ont accès à des cuisines professionnelles, des coachings, à des aides administratives ou sociales. Nous avons accompagné plus de 300 femmes et plus de 2.000 mamas ont déjà frappé à notre porte. Malheureusement, nous n'avons pas encore les moyens de toutes les épauler.

Donia Souad Amamra : «Durant le Covid, notre opération Les Mamas solidaires a permis de distribuer plus de 12.500 plats aux plus démunis.»

Donia Souad Amamra : «Durant le Covid, notre opération Les Mamas solidaires a permis de distribuer plus de 12.500 plats aux plus démunis.»Alexis Vettoretti pour Les Echos Week-end

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Des services dans des lieux d'exception

Pour financer cette académie, nous avons développé une activité de traiteur, souvent auprès des grands groupes du CAC 40, de BNP Paribas à Facebook. À la manière d'une agence de voyages culinaire, nous guidons nos 2.500 clients vers des plats du monde. Une de nos plus grandes réussites, c'est de voir nos mamas sur des événements où on ne les attendait pas, de Versailles au Louvre. Pour les 20 ans de Google au Petit Palais, une de nos cheffes a signé la carte sur le thème de l'Algérie, des plats qui furent ensuite réalisés par les équipes de Potel et Chabot. Lors de ces événements, la mama prend la parole, raconte son histoire, sa culture, lève des préjugés. Puis, durant le Covid, nous avons dû nous adapter. Nous avons ainsi lancé une opération baptisée Les Mamas solidaires, où nos cheffes ont cuisiné plus de 12.500 plats à partir de produits invendus pour les donner aux plus démunis. Cela a permis aux mamas d'avoir une indemnité et de continuer à subvenir à leurs besoins.

Favoriser l'écoresponsabilité

Nous sensibilisons chaque mama aux enjeux de développement durable. De la partie culinaire, en les invitant à utiliser des produits bios, de saison, jusqu'au packaging, conçu à partir de bambou ou en feuille de palmier. Nous travaillons aussi sur l'empreinte carbone avec une mutualisation de nos livraisons et sur l'antigaspillage avec une redistribution des denrées après les événements. Nous voulons être le premier traiteur écoresponsable en France. Et à l'avenir, grâce à une cinquantaine de salariés, nous souhaitons compléter notre programme de formation, l'ouvrir au-delà des mamas, et nous implanter, après Paris et Marseille, dans d'autres villes de France.

Propos recueillis par Cécilia Delporte

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