Première usine à l'échelle industrielle pour les microcapsules de la start-up Calyxia
Grâce à Vertuafab, sa première usine de fabrication de microcapsules, Calyxia multipliera par 60 sa capacité de production. En service à partir de 2024, le futur site, localisé à Limeil-Brevannes (Val-de-Marne), doit générer 150 embauches.
La start-up francilienne Calyxia ambitionne de devenir un acteur majeur de la chimie de spécialités grâce à sa technologie innovante de microcapsules alliant biodégradabilité et hautes performances. Mais pour partir à la conquête du monde, il lui faut un site de production industriel. Ce sera le cas avec la mise en service, en 2024, de Vertuafab, sa première usine dont la création estimée à 21 millions d’euros est soutenue par l’Etat dans le cadre de l’appel à projets «Première usine».
«Nous produisons aujourd'hui à l’échelle semi-industrielle dans notre atelier de Bonneuil-sur-Marne, explique Michel Boyer-Chammard, directeur général délégué de Calyxia. Vertuafab constituera notre premier grand campus regroupant le siège social, la R&D et des lignes de fabrication pour tester notre modèle économique à l’échelle pleinement industrielle.» De 50 tonnes par an, le niveau de production passera à 3 000 tonnes annuelles grâce aux six lignes de fabrication et 150 embauches prévues.
«Au-delà de cette première usine, nous avons besoin d’une megafactory en Europe à l’horizon de la fin de la décennie, complète, dans la foulée, Michel Boyer-Chammard. Comme nos clients ont une présence mondiale, nous avons également prévu de construire un site aux Etats-Unis, peut-être au Brésil, ainsi qu’en Asie.»
Innovation en co-développement avec les clients
L’entreprise a développé une solution d’encapsulation d’ingrédients actifs qui ne se limite pas à contenir l’ingrédient, mais assure aussi sa protection contre les agressions extérieures et permet surtout de libérer l’ingrédient au moment opportun en fonction de l’application industrielle pour laquelle il est utilisé. «Notre savoir-faire unique est de fabriquer une capsule avec une chimie particulière, adaptée à l’ingrédient et à l’application, détaille le responsable. Nous innovons en partenariat avec nos clients : la capsule se forme autour de l’ingrédient de notre client. C’est comme si nous le mettions en bouteille à l’échelle du micron.»
Calyxia destine sa technologie aux marchés du soin de la maison – comme les lessives – de l’agriculture et des matériaux avancés ; des marchés qui eux-mêmes comptent une multitude de niches. La future usine offrira la flexibilité nécessaire pour répondre à la diversité de la demande. «La beauté de notre procédé, c’est de permettre fabrication de plusieurs produits différents à partir des mêmes outils industriels, car le principe de base est toujours le même», précise Michel Boyer-Chammard.
Calyxia a trouvé à Limeil-Brevannes (Val-de-Marne), une ville proche de Bonneuil-sur-Marne, un terrain pour accueillir son nouveau site. «Le bâtiment est en cours de construction pour une livraison au premier trimestre 2024, précise Marie-Donga Melone, manager stratégie industrielle et grands projets chez Calyxia. Les premiers outils de production seront installés dès la livraison avec une mise en production prévue en 2024. L’installation des autres équipements s’échelonnera jusqu’à 2026.»
Calyxia emploie pour le moment une centaine de salariés. La pépite créée en 2015 par un groupe de scientifiques de Harvard (Etats-Unis), de l’ESPCI-Paris-PSL et de l’université de Cambridge (Angleterre), a pour objectif de réaliser entre 300 et 500 millions d’euros de vente à l’horizon 2030.